Escapade à Fleurie, au domaine Bertrand

En Septembre, je suis retournée passer 2 jours chez Guillaume, mon ami caviste à Villefranche sur Saône. Mon mari et des amis nous ont rejoint pour y passer le week-end. Je programme donc forcément quelques visites de vignerons. Puisque septembre rime avec vendanges, le temps des vignerons est précieux. Mais comme Beaujolais rime avec convivialité, J’obtiens quand même un rendez-vous pour visiter le vignoble de la famille Bertrand, situé dans le village de Fleurie. J’ai découvert ce domaine sur un groupe Facebook que je vous conseille « Vin bio, nature, naturel, en biodynamie, libre, en conversion,… ».

Le village de Fleurie et ses vins

Fleurie se situe au Nord du Beaujolais, aux portes de la Bourgogne. Les appellations communales voisines sont le Moulin à vent au nord-est, le Chiroubles au sud-ouest et le Morgon au sud. Même si historiquement le nom de Fleurie n’a aucun rapport avec la nature, ce village est classé station verte.

Si comme moi, vous êtes amoureux de la nature, et que vous n’êtes jamais allé à Fleurie, vous serez séduit par ce village plein de charme.

La confidence de la blonde 👱‍♀️ : sur la commune de Fleurie se trouve … l’appellation Fleurie !

Fleurie a une situation géographique particulière puisqu’elle est adossée à une chaîne de crêtes qui la protège des intempéries. Au point culminant de ces vallées, à 425 mètres d’altitude, se dresse l’impressionnante statue de la Madone. Ici, vous pouvez profiter d’un magnifique panorama. Si vous êtes chanceux avec le temps (ce qui n’a pas été mon cas…) vous pourrez même apercevoir le Mont Blanc ! Un conseil, allez-y en fin de journée pour admirer le coucher du soleil sur les vignes de Chiroubles.

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 Vous entendrez peut-être certains dire que les vins de fleurie sont les plus féminins des crus du Beaujolais ; les vins étant réputés pour leur finesse et leur élégance. Je n’aime pas ce mythe des vins féminins, de nombreuses femmes (dont je fais partie) aiment les vins de caractère !

Au-delà de ça, il est difficile de dresser un profil type pour les vins de cette appellation en raison de la diversité des terroirs. A chacun correspond un type de vin. Les terroirs plus granitiques donneront par exemple des vins plus corsés. Comme souvent, l’idéal est donc d’aller déguster directement sur place. Cap sur le domaine Les Bertrand !

L’histoire du domaine les Bertrand

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Guy, Annick et Yann, leur fils, sont à la tête de ce domaine familial. Le papa de Guy a acheté l’exploitation située sur la commune de Fleurie en 1972.

Annick nous accueille au domaine, Yann et Guy étant occupés par la vinification (les vendanges viennent juste d’être terminées). En photo, la vieille mais belle 203 à l’entrée du domaine !

Avant d’aller déguster les vins, nous restons un long moment dans les vignes à échanger sur l’histoire du domaine (malgré un temps maussade…). Annick nous la livre avec beaucoup de passion et de transparence.

Le domaine « a tout connu » nous raconte t-elle. Les années 80, « luxuriantes », avec l’arrivée de produits miracles qui permettent de moins travailler la vigne et d’avoir de meilleurs rendements. « Les premières années d’utilisation, la terre n’était pas encore morte donc les effets néfastes de ces produits n’étaient pas visibles ».

Au moment où leurs enfants ont commencé à jouer dans les vignes, Guy et Annick ont une première prise de conscience. Ils arrêtent les désherbants et pesticides chimiques et travaillent leurs sols.

Ils utilisent encore la chaptalisation (l’ajout de sucre pour augmenter le degré d’alcool des vins), le levurage et l’ajout de soufre. Petit à petit, notamment sous l’impulsion de Yann, ils changent leurs méthodes de vinification. En 2012, Yann teste une cuvée « nature » (sans levurage, ni SO2, ni chaptalisation), la cuvée du Chaos.

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2013 marque la certification de l’ensemble de l’exploitation en agriculture Biologique.

En 2016, année très compliquée : 95% de la récolte est perdue à cause de la grêle.

Ils prennent alors un virage total et passent en intégralité sur des vins natures. Forcément les rendements diminuent au profit de la qualité. Les prix augmentent. Ils perdent une partie de leur clientèle historique mais en retrouve assez vite une nouvelle !

Le domaine s’étend sur 8 ha. Ils produisent des vins sur 3 appellations : Beaujolais, Fleurie et Morgon.

Place à la dégustation des vins des bertrand

Certaines cuvées ne sont malheureusement (mais heureusement pour les Bertrand) plus disponibles.

Nous goûtons 3 de leurs cuvées réalisées avec des vieilles vignes (plus de 60 ans en moyenne). Nous goûtons également une de leurs cuvées négoce. Microstructure mise en place lors des 2 épisodes de grêle en 2016 ; avec des critères très strictes pour le choix des vignerons et des raisins.

Leur Morgon cuvée Dynamite, récolte 2019, a une belle structure avec des tannins fins. Il reste frais et très digeste. La longueur en bouche est moyenne. Le vin est fin. J’aime, mais j’aime encore plus ce qui suit !

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Leur cuvée Fleurie Coupe de foudre, récolte 2018, est excellente. Elle est élevée 7 à 9 mois dans des vieux fûts. Au nez, ça embaume la cerise, la mûre. On a très vite envie de le goûter ! En bouche, explosion de fruits. Avec une très belle concentration (grâce au sol pauvre et aux vignes d’environ 80 ans). Un vin à oublier quelques années en cave pour gagner en profondeur.

On a eu la chance de goûter leur Fleurie, cuvée Emile, récolte 2018 faite à partir de leurs plus vieilles vignes (100 ans), maintenant arrachées. Dans la lignée de la cuvée précédente mais avec encore plus de concentration. J’adore !

 

Parmi leurs cuvées de négoce, nous avons goûté leur Juliénas, Pur ju…, récolte 2019. La parcelle est très ensoleillée, ce qui donne un haut degré d’alcool ; les sols sont très différents des autres crus. Il en résulte un vin avec beaucoup plus de charpente, mais avec de la longueur et de la complexité. J’aime beaucoup également.

Ce domaine est une très belle découverte, tant au niveau des vins que des personnes qui le font.

L’année prochaine c’est sûr, je retourne dans le Beaujolais, sous un meilleur temps je l’espère. 

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