Si j’appréciais déjà les vins de Loire, mes visites de Décembre 2019 à Montlouis-sur-Loire et Vouvray, m’ont fait encore plus aimer cette région viticole et donné envie de la découvrir davantage. J’y suis donc retournée l’été dernier (août 2020) ; une halte idéale sur la route des Pyrénées. Arrêt cette fois-ci à Blois, tout près des vins de Cheverny et Cour-Cheverny.
Je découvre alors un nouveau cépage, blanc, le Romorantin. Ce cépage est le seul autorisé dans l’appellation Cour-Cheverny.
AOC Cheverny et Cour-Cheverny
Les vignobles de Cheverny et Cour-Cheverny se situent à quelques kilomètres de Blois, sur la rive gauche de la Loire. Les vins de Cheverny sont toujours issus d’assemblages alors que ceux de Cour-Cheverny sont issus d’un seul cépage, qu’on ne rencontre nulle part ailleurs, le Romorantin. Un cépage blanc que je découvre, qui mérite indéniablement d’être connu ! Tant par ses qualités gustatives que par sa capacité exceptionnelle de garde. Porté sur le fruit dans sa jeunesse, il prend ensuite des reflets dorés en vieillissant et des parfums délicats de miel et d’acacia.
La confidence de la blonde 👱♀️ : on trouve donc uniquement du vin blanc à Cour-Cheverny !
L’AOC Cour-Cheverny est toute petite puisqu’elle s’étend sur 60 hectares. Une vingtaine de vignerons seulement en produit ! En général, ces vignerons produisent également des vins de l’AOC Cheverny. Partons à la découverte de deux domaines qui valent le détour.
Visite des domaines des Huards et de Philippe Tessier
Le domaine des Huards m’avait été conseillé par un caviste rouennais. Celui de Philippe Tessier a été plébiscité par un ancien collègue de Décathlon, lui aussi passionné de vins, qui a d’ailleurs failli se reconvertir en vignerons dans le Val de Loire (merci Romain !).
Domaine des Huards, en agriculture biodynamique
Au domaine des Huards, une jeune employée, Marion, très sympathique et pro, nous accueille.
Ce domaine est tenu par la famille Gendrier depuis sa création, en 1846. Aujourd’hui c’est Alexandre qui a repris les rênes du domaine (36 hectares), mais ses parents, Jocelyne et Michel, travaillent encore dur avec lui. Je n’ai pas eu le plaisir de le rencontrer et d’échanger avec lui car le samedi il profite de sa famille et il a bien raison ! Mais si cela vous intéresse, je vous conseille un très bon podcast où il parle notamment de sols vivants et de la main du vigneron.
Le domaine est en agriculture biologique et biodynamique. C’est son père, Michel, qui a une grande connaissance du travail du sol et qui a amené le domaine en biodynamie il y a une vingtaine d’années. La fermentation se fait exclusivement avec des levures indigènes (= naturelles). A part les sulfites, utilisés en quantité limitée, aucun autre produit œnologique n’intervient.
Chose appréciable aussi, les Gendrier ne commercialisent pas leurs vins tant qu’ils ne sont pas prêts à être consommés ! Ce n’est pas le cas partout …
Avant de parler des vins, un aparté sur le nom. Vous vous posez peut-être la question de la signification des « Huards ». En tout cas moi je me la suis posée !
La confidence de la blonde 👱♀️ : le huard est un animal canadien. En regardant l’étiquette, on pourrait croire à un canard. Il s’agit en réalité d’un oiseau, dont le nom exact est le Plongeon huard !
Maintenant, place à la dégustation : du crémant au vin rouge en passant par du blanc sec, et demi-sec, la gamme est large !
Dégustation des vins du domaine Huards
Je vous ai fait ici ma sélection « coups de coeur », en blancs puis en rouges (j’ai moins apprécié le rosé et le crémant).
AOC Cour-Cheverny, cuvée François 1er 2017
Issue de vignes de 75 ans en moyenne, qui vont chercher plusieurs terroirs grâce à leurs racines profondes. Ce vin est élevé en cuve inox, pour ne pas masquer terroirs et fruits.
Résultat : un vin puissant en bouche, mais tout en finesse, avec une très belle longueur. Je l’imagine parfaitement accompagné de saint jacques poêlées et risotto !
AOC Cheverny blanc, cuvée La Haute Pinglerie 2015 (85% sauvignon, 15% chardonnay)
Fermentée et élevée en fût de chêne bourguignon (déjà utilisé pour ne pas apporter trop de bois).
Résultat : de la profondeur et de la complexité, avec des notes d’amandes. Sur un poisson blanc en sauce, ou encore des fromages (brie de Melun par ex), ca va être un régal !
AOC Cheverny rouge, cuvée Envol 2018 (50% Pinot Noir, 50% gamay).
Fermentée et élevée en cuve inox, pour laisser s’exprimer pleinement les fruits.
Résultat : un vin plaisir, frais, sur les fruits (arômes de groseille, de fraise, et cerise), avec une légère acidité en finale. Aussi bien en apéro que pour accompagner des grillades ou viandes blanches. Un vrai vin de copain ! Parfait pour commencer, à l’apéro et s’il en reste (pas sûr…ou alors vous avez plusieurs bouteilles) pour accompagner un poulet rôti ou un tartare de bœuf.
AOC Cheverny rouge, cuvée Le Vivier 2015 (70% Pinot Noir, 30% gamay).
Une sélection parcellaire, issue de vignes enclavées dans des sous-bois. Fermentée et élevée en fûts de chêne, pendant 7 mois.
Résultat : un vin très aromatique, avec des tanins bien fondus. A déguster lors d’un repas avec une belle pièce de viande rouge.
Domaine Tessier, en agriculture biologique
Une nouvelle fois, c’est une femme qui nous fait la visite ; l’épouse du vigneron cette fois.
Son mari, Philippe, a repris la ferme de son père, en commençant par effectuer un ré-encépagement dans les années 60 afin d’améliorer la qualité des vins du domaine.
Le vignoble fait 26 ha, et est conduit en agriculture biologique.
Les vignes jeunes et vigoureuses sont enherbées. Ailleurs, les sols sont labourés. Les seuls apports : chaux et humus.
Les sols du domaine sont très variés, donnant ainsi des caractères particuliers.
Philippe utilise des levures indigènes, très peu de soufre et vendange à la main pour mieux respecter les raisins et optimiser le tri. Les rendements sont maîtrisés (aux alentours de 40 hl/ha).
Très prochainement, le domaine sera repris par son fils.
Dégustation des vins du domaine Tessier
Nous dégustons 8 vins au total. Tous très bons…mais j’ai quand même mes chouchous.
AOC Cour-Cheverny, cuvée La Porte Dorée 2018
Elaborée à partir des plus vieilles vignes. Elevée une petite année en barriques et en demi-muids.
Résultat : au nez, ça sent bon les fleurs blanches et le miel. En bouche, c’est puissant, équilibré, légèrement beurré. Un régal, il se dégustera à merveille avec un plat sucré – salé.
Un vin qui peut se conserver sans problème entre 5 et 10 ans.
AOC Cheverny rouge, cuvée du Domaine 2019 (entrée de gamme).
Issue d’un assemblage de Pinot noir, Gamay et Côt (plus connu sous le nom de malbec, cépage typique des vins de Cahors). Vinifiée d’une façon particulière : vinification semi carbonique, courante dans le Beaujolais. Puis élevage en cuve inox pour faire ressortir le fruit.
Résultat : au nez, des notes de fruits rouges et de poivre. En bouche, explosion de fruits ! Des tannins fins. Se dégustera l’été en apéro, un peu frais (mis 30 minutes avant au frigo) ou lors d’un barbecue par exemple.
A Cheverny, il n’y a pas que du bon vin ; il y a aussi de très beaux châteaux à découvrir ainsi qu’une magnifique forêt.
Mes coups de coeur culturels
Evidemment il y a le fameux château de Cheverny. Vous savez, celui qui a inspiré Hergé pour dessiner le château de Moulinsart du Capitaine Hadock.
A proximité du château (et du golf), il y a une très belle forêt, parfaite pour chausser ses baskets !
Tout près du domaine de Philippe Tessier, il y a le plus petit château de la Loire, le château de Troussay.
Charmant, on apprécie beaucoup son parc à l’anglaise, aux arbres centenaires et aux essences variées, qui respire la sérénité.
Je n’ai plus qu’à vous souhaiter un bel été à tous ! Et si vous testez une de ces adresses, n’hésitez pas à me partager vos commentaires.
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