Beaujolais
Il y a quelques années, je n’aurais jamais imaginé que je me retrouverais à parcourir les vignobles du Beaujolais pour y découvrir des vins d’une qualité exceptionnelle ! La réputation des vins du Beaujolais est souvent sujette à débat, principalement à cause du Beaujolais nouveau, une tradition née dans les années 50. Je faisais partie de ceux qui associaient à tort le goût banané et soufré du Beaujolais nouveau à l’ensemble des vins de cette région. Cependant, j’ai appris à connaître et à apprécier les 10 crus AOC du Beaujolais, et j’ai découvert qu’ils recèlent des trésors insoupçonnés. Comme quoi, le hasard fait parfois bien les choses…
L’histoire des mes premiers amours avec le Beaujolais
L’année dernière pour confirmer ma volonté de devenir caviste, j’ai passé 2 jours chez un ami caviste à Villefranche sur Saône.
Villefranche sur Saône est la “capitale” du Beaujolais ! Second signe, j’y suis allée le 3è jeudi du mois de Novembre, et donc le 1er jour du Beaujolais nouveau. 2 bonnes raisons de goûter du Beaujolais ;).
J’ai goûté plusieurs beaujolais nouveaux ; j’ai notamment un très bon souvenir de celui d’Anthony Perol, élaboré en agriculture biologique. J’ai aussi beaucoup échangé avec mon ami caviste, sur les vins du Beaujolais.
Tout cela a fait naître l’envie de les découvrir, et de parcourir cette magnifique région.
La carte du vignoble du Beaujolais
Le vignoble démarre au Sud de la ville de Mâcon (elle-même située au Sud de la Bourgogne) et s’étend jusqu’au Nord de Lyon. Il est situé sur les flancs vallonnés des monts du Beaujolais qui atteignent une altitude de 700 à plus de 1 000 m. Sa surface viticole est proche de celle du vignoble alsacien avec environ 17 000 ha.
Contrairement à d’autres régions, la hiérarchisation des appellations est simple puisqu’elle est organisée en trois « gammes » (merci le Beaujolais !). Elle est étroitement liée à la nature des sols.
D’abord, on trouve l’appellation Beaujolais, majoritairement au sud. Elle produit les vins d’entrée de gamme.
Ensuite, l’appellation Beaujolais villages, plus exigeante, constitue le cœur de gamme du vignoble. Elle s’étend du nord au sud.
Dans la partie sud, les vins sont gourmands et fruités. Plus on monte vers le nord, plus les vins sont riches et structurés.
Enfin, on retrouve logiquement au nord le haut de gamme de l’appellation avec les 10 crus du Beaujolais.
La confidence de la blonde 👱♀️ : si vous voulez vous amuser à retenir tous les crus du Beaujolais, du nord au sud, essayez d’apprendre cette phrase mnémotechnique : « Souvent je cherche mon fleuret chez mon riche copain breton. » J’imagine déjà votre tête en lisant cette phrase ! Mais je vous assure qu’elle est toujours plus facile à mémoriser que les 10 crus eux-mêmes. C’est le prix à payer pour briller en société ;).
Le vignoble du Beaujolais et ses cépages
A la différence de l’Alsace, 97% des vins sont rouges ! Le gamay est le cépage roi puisqu’il est le seul autorisé par l’AOC Beaujolais (pour les rouges). Là encore, la région du Beaujolais sait se rendre accessible ;).
Le gamay, noir à jus blanc, possède couramment des arômes de cassis, de framboise et de violette.
C’est un cépage atypique car il est prisé dans le monde entier mais planté presque exclusivement dans le Beaujolais (on en trouve un peu en Suisse). Il est logique de penser que ce cépage soit né dans le Beaujolais, mais il est en réalité originaire de Bourgogne ! Gamay est un hameau du village de Saint Aubin, situé près de Beaune.
Le Gamay était à l’époque un des cépages les plus répandus dans le vignoble français. En Bourgogne, il y avait plus de gamay que de pinot noir ; le pinot noir étant moins résistant aux maladies.
Mais en 1395 Philippe le Hardi, Duc de Bourgogne, chasse le gamay, pour son amertume et ses rendements excessifs. Selon le duc, un très mauvais cépage. Il le remplace par le pinot noir qui donnerait des vins beaucoup plus qualitatifs et réserve le gamay pour le Beaujolais (et en laisse un peu dans le mâconnais). C’est ainsi que se sont dessinés et différenciés les vignobles de la Bourgogne et du Beaujolais.
Même s’il n’existe pas de cru beaujolais blanc, il est possible de trouver du beaujolais blanc dans les appellations Beaujolais et Beaujolais Villages. Le cépage est le Chardonnay.
Le Beaujolais : une vinification bien particulière
Il s’agit de la macération carbonique. Si tu veux briller lors d’une soirée, tu peux parler de carbo ;). Le principe est assez simple. La cueillette de raisins se fait à la main en petites bennes. Cela pour améliorer la qualité du triage et surtout pour assurer que la grappe arrive la plus entière possible. Les grappes entières sont alors mises en cuve sans subir aucun écrasement. Cette cuve hermétique est saturée de CO2 pour permettre la fermentation. Il se produit alors une fermentation intracellulaire ; les grains finissent par éclater et produire de l’alcool. Elle permet d’obtenir des arômes de fruits frais et d’atténuer les tanins.
La méthode la plus courante est la macération semi-carbonique qui peut être utilisée à grande échelle. La fermentation commence à l’intérieur des grains et se poursuit dans le jus après écrasement.
Les vins du Beaujolais : des vins accessibles
Le Beaujolais, longtemps associé au Mâconnais comme une seule entité, jouissait autrefois d’une renommée telle que certains de ses crus surpassaient en prix les grands vins de Bordeaux.
Aujourd’hui, les vins du Beaujolais peuvent offrir une excellente qualité à des prix très abordables. Avec un peu de recherche, il est possible de dénicher des vins haut de gamme du Beaujolais au prix de vins d’entrée de gamme de Bourgogne. Le domaine des Bertrand en est un parfait exemple.
Vous l’aurez compris, les vins du Beaujolais sont non seulement accessibles par leurs prix, mais aussi par la simplicité de leurs appellations et cépages. J’espère avoir éveillé votre curiosité et vous avoir donné envie de partir à la découverte de ce vignoble exceptionnel.